Omniprésente dans les médias et dans les discours politiques, la question environnementale l’est aussi dans l’art et la littérature, comme en témoigne la création en 2018 d’un prix du Roman d’écologie. Or on oublie trop souvent que des écrivains français s’intéressaient aux problèmes écologiques dès les années 1950, bien avant que l’écologie ne constitue un souci partagé : ils mettaient le lecteur en garde contre la pollution, la disparition des espèces végétales et animales, la menace nucléaire, la destruction des paysages causée par l’exploitation des ressources naturelles, les déséquilibres biologiques provoqués par des organismes génétiquement modifiés et l’industrialisation forcée des pays du tiers-monde.
Romain Gary, Pierre Gascar, Julien Gracq, Jean-Marie Gustave Le Clézio et Jean-Loup Trassard font partie de ces auteurs qui non seulement font du monde naturel le protagoniste de leurs œuvres littéraires, mais accordent aux règnes animal et végétal une valeur et dignité propres, indépendamment de leur utilité pour l’être humain, et s’indignent de la façon dont ce dernier altère les espaces de vie de tous les organismes.
Pourtant les romans, nouvelles et récits de ces auteurs qui étaient bien en avance sur leur temps en termes de conscience écologique n’ont guère été mis en rappor...
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