Recueil de courts textes en prose, Essais de micro, traduction littérale du chinois Maikefeng Shiyin, est la tentative d’un jeune écrivain taïwanais, rendu au silence par sa mort prématurée, pour faire entendre l’effet Larsen d’une société qui grince sur elle-même. La difficulté de celui qui se propose d’en faire la chronique consiste essentiellement à ne pas céder la parole à son auteur dont l’ironie jubilatoire nous amène bien souvent à lire à haute voix, afin d’en faire profiter l’entourage. Il s’agirait peut-être alors, pour citer Huang Kuo-chun, lorsqu’il entreprend dans le présent ouvrage la recension des « Nouveaux Horaires des trains » de Taipei d’une « monstrueuse critique de livre ».
Essais de micro (Maïkefeng shiyin)
Sensible à la caricature dont il compare implicitement la forme ramassée, boursouflée et percutante, au pop-corn, ainsi qu’à la popularité du comique dont on sait qu’il flirte à merveille avec le tragique, l’auteur ébauche « à la hâte » les traits d’une société marquée par différents diktats : la consommation, la télévision, la publicité, les concours de beauté… Les voix discordantes qui s’en échappent réalisent un « bœuf » dissonant dont on pourrait dire schématiquement qu’il tente de concilier le haïku et le slogan.
Tenter d’en restituer le pro...
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