Claude Adelen a publié son premier livre en 1968, à une époque où s'affrontaient des conceptions très opposées de la poésie : celle qui revendiquait un lien direct avec la réalité et la vie ; celle qui pensait que la littérature était un tissage de textes où la part de la biographie était insignifiante, voire détestable. Dépassant ces positions, Adelen a su, comme critique ( dans Action poétique entre 1971 et 2012) et comme auteur, défendre un champ poétique où l'oeuvre se trouve dans une indépendance relative par rapport aux réalités du monde.
Gérard Noiret : Ton livre est tressé de citations. Est-ce une façon de refuser le lyrisme ; comment ce qui a été longtemps un goût est-il devenu un parti pris ?
Claude Adelen : Un parti pris, oui. La multiplicité des citations, avouées ou déguisées, des voix hétéronymes (y compris italiennes) dans L’Homme qui marche (mais aussi dans tous mes autres livres) correspond à la volonté d’en faire un « choral ». Cela me permet de « parler bas sous la voix des autres », de tous ceux qui m’ont ...
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