Jean-Pierre Lemaire est un poète d’une extrême discrétion. Salué par Philippe Jaccottet (mais également par Pierre Oster, Jean-Claude Renard, Jean-Michel Maulpoix, Guy Goffette…) à la sortie de son premier livre, il s’est tenu en marge de la vie littéraire, publiant d’une manière très mesurée (dix recueils en un peu plus de trente ans), se refusant aux théorisations qui excluent, demeurant obstinément proche des choses les plus communes.
Soleil d’hiver
Le soleil émerge et te tend la main
au bout d’un rayon comme sur les fresques
des tombeaux égyptiens.
Toi, tu le regardes illuminer les façades à l’est,
les platanes roux, les fumées translucides
mais tu caches tes mains. Alors lui retire
peu à peu la sienne en montant ; il éclaire
seulement le monde, et ton cœur reste obscur.
Composé d’une soixantaine de poèmes qui n’excèdent la page qu’en de...
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