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Souple et intraitable Woolf

Sous une couverture souple, ce volume consacré à un choix de romans et d'essais de Virginia Woolf réunit les deux faces du génie woolfien : l'intraitable, du côté des essais féministes : "Une chambre à soi", et l'encore plus virulent "Trois guinées" ; la souplesse, synonyme ici, non de compromis - sa radicalité foncière y répugnait -, mais de liberté dans la conception d'une forme romanesque constamment remise sur le métier. Précédant chacune des oeuvres choisies pour figurer dans ce « Quarto », des extraits du Journal ou de la correspondance les remettent en situation, illustrant l'étonnant degré d'absorption de l'écrivain qui se dit « collée comme une mouche à du papier collant » à chacun de ses livres.

C’est le cas, du moins, à la date du 16 janvier 1930, avec Les Vagues, ce livre « inintelligible » pourtant « mieux accueilli qu’aucun des autres » : tour à tour « solidement prise » puis perdant le contact, mais continuant néanmoins, puis de nouveau jouant le tout pour le tout « comme lorsqu’on fonce à travers les ajoncs » et réussissant à empoigner « en quelque sorte le cœur du sujet », sans avoir besoin d’avoir à « jeter sans cesse » sa ligne pour « donner au livre la forme qui convient »,...

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