C’est un parc de camions de pompiers fracassés, de voitures de police abandonnées, au milieu desquels on discerne une ambulance ravagée par le feu et un taxi jaune écrasé comme sous l’effet d’une gigantesque claque. D’énormes poutrelles d’acier rouillé gisent au sol, disposées en rang et pliées en deux, comme si c’était la main d’un Titan qui les avait broyées. Tout un monde de choses défoncées et déchiquetées, brutalement froissées, soudainement révélées à leur nature minérale : la rouille, la cendre et le charbon ; la lave vitreuse, qui a coulé comme un liquide épais et charg...
Ce qu’il restera de nous
Article publié dans le n°1174 (01 juin 2017) de Quinzaines
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