Si l’œuvre littéraire de Tristan Garcia a déjà marqué les esprits – on pense à La Meilleure Part des hommes (2008), Mémoires de la Jungle (2010), Faber : Le destructeur (2013), ou plus récemment à 7 (2015) –, son œuvre philosophique n’est pas moins foisonnante. En 2011, après dix ans de recherche, il publie une ontologie des choses intitulée Forme et objet : Un traité des choses, puis, la même année, un traité sur l’éthique animale, Nous, animaux et humains. Aujourd’hui maître de conférences à l’université Jean Moulin-Lyon 3, Tristan Garcia livre un essai singulier sur l’injonction à vivre sa vie intensément, qu’il associe à l’émergence de l’électricité, pour mieux en souligner la part obscure, mais aussi interroger l’équilibre qui sous-tend une vie dont on ne pourrait se lasser.
La vie intense : une obsession moderne
L’intensité comme valeur supérieure
Le constat est posé d’emblée : la société contemporaine est une société de la performance qui incite chaque individu à se dépasser, se défoncer, et à vivre chaque minute de son quotidien avec intensité. Ce discours de consommation de soi dans le registre sportif ou combatif semble un rempart contre l’implacable dévitalisation de l’existence dès lors que le vide apparaît en creux. Tristan Garcia évoque la démocratisation de « cette peur du vainqueur », qu’il décrit parfaitement : une fois arrivé à ses...
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