Julien Damon, ancien président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), vient de publier un petit livre érudit, au ton très personnel et parfois impertinent, qui réussit le tour de force de nous faire comprendre que tout finit par se mondialiser, même la lutte contre la pauvreté : un vaste processus qui est en train de se dérouler à trois échelles différentes, mondiale (ou onusienne), européenne (dans le cadre de l’Union du même nom) et nationale. À chaque fois, il s’est agi, sous des formes différentes, d’énoncer et de débattre dans des instances délibératives un seul et même objectif : faire reculer la pauvreté dans ses acceptions les plus diverses.
Au niveau mondial : réduire de moitié l'extrême pauvreté
Lors des ultimes années du siècle précédent, on a vu se préparer une série impressionnante d’Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sous la houlette du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale. Ils ont été solennellement adoptés le 8 septembre 2000 par 147 chefs d’État et de gouvernement. Le premier de ces OMD visait à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la part de la population disposant d’un dollar par jour ...
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