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Profils retrouvés

Dans ses Poésies pastorales (1688), Fontenelle inclut une épître de Dibutadis à Polémon. Il en présente ainsi l’argument : « On dit que Dibutade de Sicione inventa la Sculpture. Un soir sa fille traça sur une muraille les extremitez de l’ombre de son Amant, qui se formoit à la lumiere d’une lampe, & cela donna à Dibutade la premiere idée de tailler une pierre en homme. Je suppose que cette fille ayant vû une belle statuë de la façon de son pere, écrit à son Amant. Les noms de Dibutadis & de Polemon sont feints. » L’anecdote selon laquelle une jeune femme aurait esquissé dans la Grèce antique la première représentation humaine avec l’ombre chinoise du profil de son amant projeté sur un mur à la lumière vacillante d’une flamme fut reprise par nombre de littérateurs.
Georges Vigarello
La silhouette. Du XVIIIe siècle à nos jours
(Seuil)

S’il n’inclut pas cet épisode parmi les étapes de la préhistoire de la silhouette du XVIIIe siècle à nos jours, Georges Vigarello ne manque de rappeler les origines du terme « silhouette », patronyme d’un éphémère ministre, dont le passage au pouvoir, en 1759, précéda de peu le développement d’une mode artistique promise à de riches lendemains. L’essor de ce genre artistique, à la fin du xviiie siècle, coïncide avec une démocratisation du portrait et accompagne une transformation du regard sur le corps, inaugurant une suite de visualisations diverses d’un être statiq...

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