« Un gratte-ciel, des gratte-ciel » est le neuvième recueil de poèmes publié par Guillaume Decourt. Il comporte quatre parties, constituées de pièces qui sont des carrés de prose. Chaque pièce est faite de quelques phrases élémentaires, parfois nominales ou, quand elles sont verbales, réduites à une proposition principale. La simplicité syntaxique est ce qui surprend d’abord, et confère à cette poésie une objectivité qui semble presque mathématique. Le monde évoqué ici semble artificiel et comme immatériel, à la manière d’une image holographique de la réalité. Poésie sans pulpe, dotée d’une saveur légère mais rémanente et singulière.
Un gratte-ciel, des gratte-ciel
Le dépouillement de la forme crée un lyrisme et un charme poétique paradoxaux, tout en creux. L’affect, de même que la puissance poétique, existent mais sans vibration, comme des instruments confinés dans un espace fermé trop petit pour permettre à la musique de résonner entre ses murs.
Étrangeté particulière de la voix qui est exprimée dans cette poésie : elle ne résonne pas. Elle colle aux mots comme un nylon à la chair. Comme une seconde peau.
Une force de cette poésie est de réduire la langue à son existence la plus élémentaire. A l’horizon de cette réduction, la...
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