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Une (énorme) histoire du latin

 Ce gros livre, d’une érudition tout allemande, retrace patiemment une étrange aventure de deux millénaires : le développement obstiné de la langue latine dans un réseau de langues connexes, les mécanismes sociaux et cultu­rels impliqués dans les convulsions de ces parlers dont l’aboutissement est une langue « morte ». Phénomène fréquent, repérable pour le sanscrit par exemple et pourtant mal connu. 
Jürgen Leonhardt
La grande histoire du latin. Des origines à nos jours

On n’a inventorié, dit Jürgen Leonhardt, qu’une infime partie, peut-être le 1/10 000 des archives institutionnelles, pragmatiques et scientifiques rédigées en latin. Aventure d’autant plus brûlante pour l’auteur que l’Allemagne, assez tôt, a été partie prenante de ces parlers latins.


Le latin, on le sait, naît en Italie ; évince l’étrusque ; mais, au IIe siècle, doit céder des parts au grec, langue de culture et langue de commerce ; c’est le début d’une longue rivalité. Le premier historien romain, Fabius Pictor, écrit en grec ; mais avec Ennius, le latin apparaît comm...

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