Semble-t-il auteur de ce que la critique italienne affecte de désigner comme un bouquin dans la langue des troubadours ou des trouvères, hélas perdu, comme Dante fortement influencé par la poésie provençale et son lexique, Guido Cavalcanti (1250 ?-1300) demeure pourtant peu traduit (1) en français où il a été le plus souvent métamorphosé en un nom pur, certes des plus heureusement musicaux mais guère davantage. Grâce à Gabriele Rossetti et à son fils, Dante Gabriele, Thomas Stearns Eliot (souvenons-nous du poème intitulé Ash-Wednesday, Le vendredi des Cendres), et Ezra Pound, sa postérité a été tout autre dans les pays de langue anglaise. Aussi se réjouira-t-on de disposer d’une édition bilingue complète abondamment annotée et doublée d’une présentation conséquente.
Il est vrai que l’œuvre offre bien des difficultés et que le désastre du temps écoulé, près de huit siècles après la mort de son auteur, en exil à Sarzana (Ligurie), là où les eaux salées et les eaux douces se rencontrent, probablement emporté par la malaria, nous a légué en tout et pour tout 52 poèmes, soit : 36 sonnets, 11 ballades, 2 canzoni, 2 stances et un motet.
Poèmes, dont le commentaire a été de surcroît souvent embrouillé, ou exacerbé selon un mouvement de balancier récurrent. Tantôt, ils ont été considérés comme issus d’une tradition thomiste-aristotélici...
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