Que n’ai-je reçu en partage le style aiguisé, savant et enjoué de Roger Gentis – dont on édite ces temps-ci les Chroniques qu’il a rédigées pendant vingt ans pour La Quinzaine – car j’aurais alors, avec la science et la pertinence qui sont les siennes, su pleinement montrer toute l’importance, politique, théorique et clinique de ce texte qui se veut Manifeste pour la psychanalyse. Mais surtout j’aurais avec adresse, pu montrer que, loin de se limiter à être un plaidoyer pro domo visant à défendre la psychanalyse, aujourd’hui violemment malmenée de divers bords et sous des formes plus ou moins frontales, à travers ce texte écrit à plusieurs mains, c’était principalement la psychanalyse en tant que telle qui se manifestait. Car les auteurs de cet ouvrage, psychanalystes de leur état, à partir de la spécificité de leur pratique et prenant prétexte des diverses attaques dont elle est l’objet, nous proposent de fait un véritable traité éthique et politique propre à soutenir « la singularité et la richesse de l’expérience psychanalytique ».
Manifeste pour la psychanalyse
Mais il serait peut-être bon de ne point ignorer d’emblée les attaques pseudo-philosophiques dont la psychanalyse est l’objet, sans pour autant s’y arrêter, non point que leur pertinence justifie l’ampleur de l’écho médiatique qui les enveloppe, comme l’on ferait pour des choses précieuses, car ces attaques, bien au contraire, laissent entrevoir combien la psychanalyse en tant que praxis reste largement méconnue par ceux-là même qui, contre elle, veulent briser des lances. Pourtant et a contrario le psychanalyste que je suis reste toujours surpris par la compétence avec laquelle...
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