Au sortir de l’occupation allemande en France, l’ancien résistant Samuel Beckett (1906-1989) décide d’écrire en français, de s’affranchir de sa langue maternelle, léguée, polie puis dépolie par ses ancêtres et ses contemporains, labourée par James Joyce dans toutes ses largeurs. Ce basculement coïncide avec le début d’une période créative extrêmement féconde, matérialisée notamment par l’écriture de la trilogie romanesque Molloy (1951), Malone meurt (1951) et L’Innommable (1953).
Molloy, figure de l’antihéros, incarne un drôle d’olibrius, un être partic...
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