Le 14 juillet 1889 se tint à Paris la réunion fondatrice de la Deuxième Internationale ouvrière et socialiste : la célébration du centenaire de la Révolution française fut l’occasion de placer symboliquement l’organisation des partis appelant à transformer le monde sous l’égide de la « grande révolution » qui avait donné le signal en Europe du renversement de l’Ancien Régime. Les partis socialistes se voulaient les héritiers internationalistes des révolutionnaires français, à une autre époque et chacun dans son contexte national.
La Révolution française et la social-démocratie. Transmissions et usages politiques de l'histoire en Allemagne et Autriche 1889-1934
C’est la nature de cet héritage et la façon d’en user que présente l’auteur pour la période allant de 1889 à 1934, soit un peu plus de cinquante ans pendant lesquels les plus puissants partis socialistes européens – allemand et autrichien – furent confrontés à des bouleversements politiques qui les ont conduits à repenser leur rapport à la révolution.
La référence à la Révolution française a une double fonction pour les socio-démocrates allemands : elle leur sert à s’inventer une tradition en saluant le geste inaugural de la mise à bas d’un système honni ; elle renvoie à une expé...
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