Cela porte un nom ancien – cela s'appelle « prosopopée ». Un art littéraire, celui de faire parler les absents, les objets, les morts aussi. Sorcellerie évocatoire par l'écriture, pratiquée depuis l'Antiquité. C’est, dans Les Perses d’Eschyle, l'ombre de Darius remontant des Enfers pour dénoncer l'hybris de son fils Xerxès défait à Salamine ; c’est aussi le cadavre du miniaturiste persan, jeté au fond d'un puits, et tempêtant contre son assassin dans Mon nom est Rouge d'Orhan Pamuk. Les morts parlent aux vivants, souvent à l'occasion d'un crime ou d’un désastre...
Dire le monde pour le sauver
Article publié dans le n°1151 (16 mai 2016) de Quinzaines
L'ombre animale
(Zulma)
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