Dès les premières pages, j’ai été saisie par une sensation d’insolite. Un ton clair, tranché, semé de noms de lieux, de marques, de patronymes connus même, mangés de l’intérieur ou pas finis. Ces noms propres qui habitent notre espace commun et y circulent à l’aise se trouvaient soudain entamés, minés, comme si, dans ce monde hypersensible et saccagé, un ravage s’était produit, qui les avait définitivement rongés.
À la première lecture, cette déformation produisait un effet comique, mais j’ai perçu d’emblée, par capillarité peut-être, que ce comique-là était le masque d’un tragiq...
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