Les mouvements révolutionnaires qui se sont succédé depuis le début de l’année 2011 ont définitivement, du moins on l’espère, balayé l’image orientaliste d’un monde arabe figé et refermé sur lui-même. En ouvrant largement leur collection étrangère, « Cadre vert », à de jeunes écrivains de langue arabe superbement traduits, les éditions du Seuil nous permettent de prendre la mesure de la créativité d’une nouvelle génération de romanciers qui s’affranchissent de l’exotisme et de l’auto-orientalisation et bouleversent les vieux canons littéraires.
Ali Bader et Mohamed al-Fakharany ont presque le même âge. Le premier, qui est né à Bagdad en 1977, vit actuellement en Belgique. Mohamed al-Fakharany, né en 1975 dans un village du delta du Nil, vit actuellement au Caire, et c’est au Caire que se déroule La Traversée du K.-O., son premier roman, paru en 2007, et que l’on prend effectivement comme un coup de poing dans l’estomac, dont on ne peut se détacher et qui ensuite vous hante.
Le titre original du roman, Fâsil li-d-dahsha, signifie littéralement « un intervalle pour la stupé...
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