Depuis la disparition de la célèbre collection des « Poètes d’aujourd’hui » que Pierre Seghers lança dès l’après-guerre, et qui fit tant de bien pour l’approche et la connaissance de la poésie auprès des jeunes gens d’alors (voire de leurs aînés), il manquait décidément quelque chose dans le paysage de l’édition française. Il semblerait donc que ce vide soit en passe d’être comblé, comme nous le sommes nous-mêmes, mais autrement ! Les courageuses éditions des Vanneaux – qui officient à Montreuil-sur-Brêche –, ont pris le relais de Seghers et créé la collection « Présence de la poésie », en tous points semblable à son modèle : même format, longue introduction, cahier photographique, choix de textes et poèmes, bibliographie. Parmi les premiers élus, on compte déjà Jean Malrieu, Pierre Dhainaut, Gaston Puel, d’autres encore, plus Delisse et Peuchmaurd qui nous intéressent aujourd’hui. Mais, pourtant, ce n’est pas par eux que nous allons commencer !
Voyons tout d’abord si nous sommes en mesure de répondre à la question posée par le titre de cet article : de quoi la poésie est-elle le nom ?
La poésie n’est pas seulement affaire de « poèmes » où l’on va systématiquement à la ligne ; elle n’est pas non plus, aussi libre soit-elle, nichée au cœur de « proses poétiques » comme nous en connaissons ; elle ne saurait se contenter de faire vibrer certaines cordes au long de récits ou de romans placés sous son signe ; si elle circule à la faveur d’images cinématographiques, ce n’est pas là ...
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