Trieste par amour de la liberté

Dans l’ombre d’Italo Svevo et d’Umberto Saba, Giani Stuparich (1891-1961) appartient à la génération des grands écrivains triestins partageant la même fibre mitteleuropéenne. Il est le porte-flambeau de l’héritage de Scipio Slataper qui, mort sur le front en 1915, laisse pour legs son unique livre Mon frère le Carso. Texte majeur qui, comme le soulignent Angelo Ara et Claudio Magris, « identifie la triestinité à la conscience et au désir d’une différence effective mais indéfinissable, authentique quand elle est vécue dans le secret de l’intériorité affective, et faussée sitôt qu’on la proclame, qu’on l’exhibe » – âme triestine qui se love entre les mots de Une année d’école.
Gianni Stuparich
Une année d’école

Tel est le ressort de l’écriture de Stuparich, qui se veut un hommage à son « grand frère » Scipio : dévoiler sans exhiber, dire sans trahir le secret de Trieste. « Triestinité – vitalité et mélancolie, nostalgie de pureté qui s’aperçoit de toutes les compromissions mais même quand elle y cède n’oublie pas que ce sont des compromissions et ne s’en laisse pas accroire. Exigence adolescente de la vraie vie, conscience sénile de la vie fausse […]» – Magris pense ici à Slataper, mais on ne saurait mieux résumer le ro...

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