L’histoire de l’abbaye d’Ardenne est celle d’un sauvetage. Presque entièrement détruite lors de la bataille de Normandie à l’été 1944, elle fut ensuite investie par une jeune institution parisienne dont la collection d’archives littéraires commençait à devenir importante, et entièrement rénovée avec le soutien de la région. Aujourd’hui, l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) préserve et met en valeur une collection exceptionnelle dédiée à l’histoire de la pensée et de la création contemporaines. En suivant la directrice de l’IMEC et écrivaine Nathalie Léger dans l’exploration de documents du fonds Marguerite Duras, Béatrix Beck ou encore Édouard Levé, il nous a été donné de découvrir, le temps d’une visite, toute la vitalité des objets qui donnent corps à une archive.
Ariana Saenz Espinoza : Nous nous trouvons face à un ensemble de documents et objets de nature différente, issus des fonds de cinq grands écrivains contemporains de langue française. Commençons par le petit tas de carnets posés devant vous. Quelle est leur provenance ?
Nathalie Léger : Ces carnets sont ceux de Béatrix Beck, une écrivaine passionnante, prix Goncourt 1952 pour le très fameux Léon Morin, prêtre. Ses archives aussi sont très belles, on le voit ici, par exemple, dans cette série de mi...
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