Votre recherche par critique
Hugo Pradelle
Etranges formes d’amour
Face à la douleur de vivre, au vertige de n’être plus, qui semble parfois si désirable, à la tentation de se défaire du poids du monde, de ses contingences, ne demeurent souvent que d’étranges form...
Entretien avec le traducteur de Henry Roth
Hugo Pradelle : À la merci d’un courant violent est un cycle romanesque très ample qui accompagne forcément un traducteur pendant de longues années. Comment avez-vous vécu cette compagnie ?
Michel...
De l'Irlande à New York
Tous les romans de Colum McCann ordonnent de fascinantes relations, d’étranges contacts entre les lieux et les époques, pour en faire surgir la nécessité de croire en quelque chose, d’assouvir une ...
"Liberté libre"
Le monde est scindé. L’univers social et celui de la psyché, les relations qu’ils entretiennent, obéissent à des règles conventionnelles dont il est dangereux de s’écarter. Le pas de côté est néanm...
La puissance de l'imaginaire
Récit étonnant, profus, excité, Faillir être flingué irradie d’une énergie purement romanesque, aventureuse… et, effectivement, cela surprend. Le lecteur ne croira sans doute pas tout de suite qu’i...
Rechercher Fanon
Tel un spectre qui revient toujours, Fanon hante les pages de Wideman. Il incarne un idéal, ce que l’écrivain ne peut pas être, parce que sa vie propre l’en empêche. Modèle inaccessible, à la fois ...
A distance
« Ils allaient passer leurs derniers jours en tant que mari et femme comme les tout premiers, presque trente ans auparavant, aux chutes du Niagara, comme si, de l’autre côté de la frontière, près d...
Réconciliation
Le deuil du pays natal ne peut jamais finir. Les paysages, les émotions, les troubles premiers ne s’effacent pas. Et leurs ombres surplombent le présent, pesant sur des êtres qui se débattent pour ...
Un autre Pessoa
L'oeuvre de Fernando Pessoa, l'une des plus marquantes du siècle passé, des plus envoûtantes en même temps qu'insaisissables, souffre de sa réception, de l'enfermement dans une seule et paradoxale ...
Lire Simenon est une ivresse
Lire Simenon, se plonger dans le « magma » de son œuvre époustouflante et démesurée, s’apparente à une ivresse. On se laisse emporter, pris par une sorte de stupeur, de fascination. On admire, sans...
Disproportion
« Me voilà de retour chez moi, sans aucun temps pour t’écrire, mais pourtant t’écrivant. Tu seras sans doute la personne, au bout du compte, dans le temps, à laquelle j’aurai le plus écrit : cette ...
Beauté perdue
La vie est une joie, la vie est une tristesse. Elle n’est que la continuation disproportionnée des mêmes maux et des mêmes égarements, des mêmes désirs qui se reprennent sans fin, se retrouvent et ...
L'ultime mise en scène
Theresienstadt, 1944. Alors que les Alliés font reculer tous les fronts et acculent de plus en plus les troupes allemandes, une multitude d’hommes et de femmes, comme abandonnés, survivent péniblem...
Entretien avec Svetlana Carstean
Hugo Pradelle : Votre recueil La Fleur d’étau a reçu un accueil très enthousiaste en Roumanie. Cet accueil témoigne-t-il d’une attention particulière portée à la poésie dans votre pays?
Svetlana C...
La dislocation
Norman Manea demeure traumatisé. Et ses essais, écrits depuis le début de son « transit vers l’inconnu », de ses exils successifs – Berlin puis New York – hors de son pays natal, de la langue qui l...
Ambiguïté de la survie
Jonas, à Ninive, ne comprend pas la miséricorde de son Dieu et s’emporte. Stephen Dau, dans son premier roman, interroge les sentiments colériques, la fureur qui déborde de soi, envahit tout et ne ...
Le jeu de l'Histoire
Le 25 octobre 1925, à Rome, via di San Basilio, un peu avant dix heures du matin. Un prêtre se dirige vers le couvent des Capucins, sis au n° 8, pour y retrouver son neveu et sa nièce. Un jeune sol...
La vie incurable
Poisons de Dieu, remèdes du Diable est un roman des rebours, du temps impénétrable, des psychés, des illusions et du langage qui en conforme le labyrinthe tortueux. Tout y est voix. Les êtres égaré...
Déception
« Pour moi, la fiction est du côté des personnages, de ce qui leur arrive, de comment ils réagissent, avancent. Je ne crois pas à une fiction qui naîtrait d’idées, ce n’est pas comme ça que je fais...
L'écart
« J’ai longtemps laissé croire que ma mère était encore en vie », confie l’écrivain dès l’ouverture d’un récit qui semble hanté par « le souvenir immarcescible » d’une génitrice rebelle qui avait c...
Le labyrinthe de la violence
1988. Baltimore. Une « année pourrie » au cœur d’une « ville pourrie ». Celle que David Simon, journaliste au Baltimore Sun, a passé comme « stagiaire » auprès des policiers de la brigade criminell...
Pourfendeur d'illusions
Menteurs amoureux s’apparente à une galerie de portraits désaccordés, l’étrange chronique d’un homme qui s’approche de lui-même, de ses obsessions, des motifs souterrains de son œuvre. Yates y foui...
Le soulèvement
Relevé de terre, publié au Portugal en 1980, est assurément un roman social, une fresque impressionnante de ces « petites gens isolé(e)s », un hymne aux humbles, ceux que l’Histoire ignore et relèg...
Mythologie de la survie
On entre à l’hôpital par un portail que l’on ne retrouvera pas malgré toute l’obstination que l’on y mettra ; la mer bat de son ressac des falaises, quelque part au-dehors ; de grands arbres, majes...
La fin de l'innocence
« Les choses sont ce qu’elles sont », nous rappelle en exergue l’écrivain, reprenant les mots d’Aristote. C’est la nature même du droit que de se confronter, avec un détachement moral singulier et ...
La part manquante
Rash, avec une économie de moyens tout à fait remarquable, découvre l’envers d’un lieu perdu au milieu des Appalaches, ces « montagnes besogneuses », et des êtres qui le peuplent avec une sournoise...
La miséricorde corporelle
« Donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts ». Comme to...
Implacable
Vacances de la Toussaint, début novembre, l’année de la mort de Franco, en Isère. C’est le matin, dans une salle de bains, dans une maison de location, avec un jardin traversé d’une corde à linge s...
La fiction absolue
Né en 1941, aux confins de la Sibérie. Premier rejeton de Park Min-hun. Fils du Grand Meneur, dictateur du Kamcha du Nord. Cadre influent qui monte les échelons jusqu’au sommet. Cinéaste, metteur e...
La Pensée anticipatrice. Les formes de la catastrophe. Entretien avec Xabi Molia
Hugo Pradelle : À la parution de votre livre, vous affirmiez d’emblée que ce n’était pas un roman d’anticipation – il y a donc un sentiment ironique qui m’anime en vous interrogeant –, que c’est un...
Un étrange apprentissage
À la fin, nous sommes toujours seuls, étrécis, singulièrement compacts, comme égarés au bord de notre vie, emportés par le mouvement d’un « passé opiniâtre », réduits à une existence minuscule tota...
Le domaine mort
Le dernier roman de Lobo Antunes semble se rétracter, se ramasser autour d’une voix plus singulière et d’un lieu, entre incarnation et abstraction, qui semblent, dans un même mouvement, dévorer le ...
La nuit de l'enfance
Le Chemin sauvage, comme le premier roman de Jean-François Haas, débute par une étrange digression, sorte de micro-récit d’une défaite de l’armée française en 1871 et de la manière dont le grand-pè...
Le destin des Browns
Nashville Chrome est un son qui porte le destin d’une fratrie tout en le désarticulant, faisant se briser des êtres qui échappèrent à leur devenir contre le sentiment de la gloire et le renoncement...
Le grand dérèglement
« Il y a de la littérature, dans ces parages ! » s’exclame Gould lorsqu’il se promène et qu’il « renifle avec l’allure comique d’un chien à l’arrêt » la piste d’un texte remarquable qui lui fait en...
La longue nuit du ghetto
Lódz, 1940. Les nazis rassemblent les Juifs dans un ghetto en vue de leur extermination prochaine. « Plat comme un couvercle de marmite, le ghetto s’étire entre le gris d’un ciel d’orage et la terr...
"Un homme désespéré"
Peter, galeriste de quarante-quatre ans, et son épouse Rebecca, éditrice, forment un couple de New-Yorkais aisés parfaitement archétypique, à la limite de la caricature. Alors que leur fille a quit...
Un roman barbare et envoûtant
Lorsque l’humanité proprement se défait, que les êtres s’effritent, achoppant à leur néant intérieur, leurs voix absconses et leurs remuements désespérés, qu’ils s’effondrent au milieu d’un monde r...
Fictions minuscules
La grande aventure de la vie demeure minuscule, immédiate, conformée par les petits riens infimes qui se déroulent au-dehors de soi, ce qui « a été dépouillé de sens et de beauté et d’avenir », cet...
Ecrire à la place
Certains romans semblent écrits dans des langues étrangères, obéissant à des formes, des habitudes, un rythme particulier, comme s’ils opéraient des manières de décalages, surajoutant une certaine ...
Les contes crus
Il y a une joie envoûtante et primitive à lire des textes bruts. Comme si la langue regagnait une certaine matérialité originelle, comme si les voix acquéraient une consistance particulière, sembla...
L'épreuve de la complexité
Réfléchir la pure idéalité illusoire et son incarnation, relier dans un même élan l’événement et son intelligibilité, sa source et ses conséquences, demeure peut-être la seule manière de parvenir à...
La première saison
La vie est une farce sérieuse. Et le geste poétique, l’écriture, l’invention d’un univers singulier, apparaissent à Josef Škvorecký comme les seuls moyens qui puissent lui imprimer une résistance, ...
La troisième langue
L’œuvre autobiographique de Lojze Kovačič conforme le refus le plus absolu. Elle nous apparaît riche, protéiforme, portée par le mouvement d’un être qui ne peut que s’y abîmer, comme égaré, perpétu...
Une singulière frustration
Richard Yates fait partie de ces écrivains du même qui, par déclinaisons successives, de livre en livre, creusent et travaillent une matière qu’ils font se déployer et se répéter pour établir des f...
Les revanches
Le soleil, zénithal, tourbillon impitoyable de lumière brûlante, consume le corps de Braulio l’usurier jusqu’à la fin d’une agonie désespérante durant laquelle la parole intérieure s’abrase de mil...
Révolution
Il est difficile de concevoir ce qui relève de la révolte de ce qui appartient à l’ordre de la révolution. C’est le sentiment qui paraît les joindre continûment qu’explore Antoni Casas Ros, faisant...
Familiers du désastre
Qu’ils s’égarent dans le grand vide de l’oubli ou qu’ils demeurent comme les traces de saisons anciennes, les mots sont les moyens de la survie, ils augurent des raisons de l’homme et de ses questi...
La puissance de l'interprétation
Anticiper l’avenir comporte des risques substantiels. Celui d’une certaine convenance, d’un tropisme trop étroit, d’une simple transposition. Une opération qui s’avère souvent assez limitée, ne fai...
Roma aeterna
Stéphane Audeguy s’apparente à une sorte de joueur – il s’aventure dans la fiction à l’aide de dispositifs, écrivant au devers, par décalage, entretenant avec tous les à-côtés et les dessous de ce ...