S’inscrivant en faux contre la sentence d’Adorno selon laquelle la poésie est devenue impossible après Auschwitz, Celan a construit, tout au long de ses neuf recueils, ce qu’il a appelé une « contre-langue », un antidote pour pouvoir continuer à utiliser la langue allemande salie par les nazis. Jean Portante, dans sa préface, insiste sur le fait que, s’il a choisi de se limiter aux deux premiers recueils du poète, c’est parce que Paul y devient Celan, « le poète du schibboleth ». Portante précise que ce mot hébreu désigne « une langue à soi, en quelque sorte, utilisée par pe...
Quand Paul devint Celan
Article publié dans le n°1257 (18 janv. 2024) de Quinzaines
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