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Flasques et frasques sous la prohibition

À première vue, pourtant, ce n’est pas une sainte, Mazie Phillips-Gordon (morte en 1964), que fit connaître un article de Joseph Mitchell, « Mazie », paru dans The New Yorker en 1940 et cité par l’auteure dans ses « Remerciements ». Celle qu’on nommait « la reine de Bowery » arpente ce quartier de Manhattan la nuit et tient la caisse du cinéma Le Venice pendant vingt ans, de 1920 à 1940, tout en buvant gin et whisky à généreuses lampées. Mais, sur fond de crise, l’ivresse est loin d’être toujours festive.
Jami Attenberg
Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés

L’époque est rude en effet pour les plus pauvres des New-Yorkais. Arrivées de Boston vers 1907, Mazie, dix ans, et sa jeune sœur Jeanie s’installent dans le Lower East Side, un quartier très populaire de Manhattan, chez leur sœur aînée Rosie et son mari Louis. Louis a payé pour les arracher à la violence du père. Ceci pour l’ambiance : le décor est digne d’Il était une fois en Amérique. Dès le début, quand Mazie dit « pourquoi je passe autant de temps dans la rue… parce que j’y ai grandi. C’...

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