Votre recherche par critique
Isabelle Lévesque
Vies provisoires
Pourquoi perçoit-on immédiatement les portraits de Milène Tournier comme des poèmes ? Est-ce leur part d’humanité ou la langue vivante qui les constitue ?
Chaque fragment est un instantané intense...
Les loups dans la maison
Le paradoxe du titre, Maison de personne, interroge sur la vocation de la maison lorsqu’elle refuse d’offrir un abri, qu’elle n’est plus un foyer. On entre dans les poèmes brefs du livre à bout de ...
Un poème à l’eau
« Il pleut ? // c’est de l’enfance à l’acrylique ». Le poème liminaire établit un lien entre poésie et peinture à l’eau. Au fil des pages, des fragments de paysages apparaissent, peints à l’eau : l...
Éric Sautou : Un cœur à dévorer
Le livre comprend trois parties. La plus importante est placée sous le signe de Jeffrey Dahmer (1960-1994), tueur en série cannibale, une note finale le précise. La psychologie de cet homme intrigu...
Immortelles et asphodèles
La première section, « Le simple est vaste », est issue d’une résidence du poète dans l’atelier du peintre Marc Feld. Le poème initial pose le décor d’une « maison claire » qui incite à la rêverie ...
Verdeur du vers
La couverture annonce la couleur. D’abord par le titre de l’ouvrage : le vert et les vers. Ensuite par la photographie de Brigitte Palaggi : une carte routière posée sur le tableau de bord d’une vo...
Une poète dans la ville
Tout ce que regarde Milène Tournier autour d’elle, en ville principalement, semble entrer dans le poème. Elle marche 20 à 30 kilomètres par jour, saisit des gestes ordinaires, capte des scènes, ima...
Un homme à sa fenêtre
À Sabine Dewulf
Voici un titre simple et court, Nûment, qui caractérise les poèmes, des mots et des sentiments nus, sans fioriture, abrupts. L’essentiel est abordé dans des descriptions brèves ou...
Maisons, cabanes et forteresses
Étrange question du titre : Faut-il des murs pour faire une maison ? Le début du poème nous invite à reconsidérer les données brutes sur lesquelles on fonde habituellement des affirmations trop évi...
Que reste-t-il ?
Dans l’épigraphe empruntée à son Don Quichotte, Kathy Acker prévient : « [L]e langage que j’utilise n’est pas ce que je désire et fabrique. C’est ce qui m’est donné. Le langage est toujours une com...
Fragments de nos amours
D’abord, comme pour un texte de théâtre, des personnages, des pronoms ou des initiales avec didascalies : « Je qui bouge. Tu / A. et L., pour amours // Et d’autres encore, / Elle et Lui changent d’...
Le dit des nuages
D’une rencontre avec les nuages, le livre fait titre. D’une réalité simple et terrible, la perte de sa fille Clara Pop-Dudouit, la poète fait mythe. Le titre propulse l’événement, sans consolation ...
Notre humanité défaillante
Les chevaliers de Chrétien de Troyes quittent leurs propres terres pour errer en quête d’aventures dont ils attendent gloire et bonheur. Pascal Quignard, dans Les Ombres errantes, où se trouve la p...
À la recherche du mot perdu
Ballade laisse présager une complainte, un récit légendaire centré sur de mystérieux « hommes-nuages » aux pouvoirs chamaniques.
Le premier poème, « Entaille dans l’intime », annonce :
Poésie ...
Pister, flairer, filer
Dès les premiers poèmes, nous sommes confrontés à des alternatives, sans savoir de quel côté nous situer : « je suis le loup / dedans / les dents », « ou l’enfant / écartelé / au lit des ogres ».
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Dans les éboulis
Cet Obstaculaire constitue d’abord la réédition revue et corrigée des trois parties du recueil paru sous le même titre en 2004 à l’Atelier La Feugraie ; s’y ajoutent une section d’Éléplégie publié ...
Il est temps
Seul et au pluriel, l’adjectif du titre nous confronte à une limite temporelle. Le livre se place entre un exergue initial et un final. Le premier, de Kafka, montre des humains tournés vers le pass...
Chanter, scintiller
Denise Le Dantec fait naître l’étincelle de la juxtaposition. Du disparate, une énigme point qui nous retient. Les blancs entre les vers, l’absence de ponctuation ou son abondance et l’énonciation ...
Deux livres de plein air
Une allègre saveur géométrique ou jardinière naît de la contrainte suivie : c’est d’abord la longueur nécessaire pour que le texte justifié adopte la forme choisie qui peut symboliser l’ordre, la s...
Danser rouge
Après le gris du ciel et de la pluie et le noir de la peste dans Le sens du vent1, Florence Saint-Roch nous plonge dans le rouge avec ce titre surprenant. S’agit-il d’une nuance, un rouge peau-roug...
Le lieu et après
Une force de propulsion nouvelle anime les poèmes de Pierre Dhainaut dans son dernier livre ; il semblerait qu’elle émane de la répétition. Des sons, redits, en déplaçant légèrement le souffle ou e...
L’équilibre intenable
Attendre là
Cet espace manquant, Beaupré, devient poème occupé tout entier par celle qui ne peut plus hanter aucun autre lieu. Le narrateur la rejoint dans ce livre qui lui est explicitement dédié, comme cette...
Sauver le sauvage
La Sauvagerie se fonde pour sa construction sur la Délie de Maurice Scève, grand poème d’amour du XVIe siècle composé de 449 dizains (499 dans La Sauvagerie). En tête des deux œuvres, un huitain in...
«La ligne selon laquelle j’écris ». Entretien avec Jean Marc Sourdillon
Isabelle Lévesque : Dans ce livre, vous refusez l’unité formelle et mélangez vers libres, versets et proses. Qu’avez-vous voulu privilégier ?
Jean Marc Sourdillon : Ce qui spécifie à mes yeux la p...
Une barque de mots
Sans détermination, deux noms, barque pierre, sont juxtaposés. Forment-ils un mot nouveau composé sans trait d’union ? « [L]a barque / était de pierre », est-il précisé dans le poème initial. Le «...
Le phare des morts
Julien Bosc a choisi pour ce livre un cadre qui l’inscrit dans l’histoire de notre poésie : une suite de cent cinq dizains par groupes de trois, comme un écho à la Délie de Maurice Scève, le poète ...
L’invention du prince charmant
L’épigraphe nous prévient : « Une chambre d’hôtel sur la Lune vaut mille mots. » La maxime de Confucius, ici réappropriée, joue de la substitution. À l’« image » se voit substituée une chambre qui,...
Un grand combat
On entre en scène avec deux personnages, Pupille et le Fou. Apparemment. On est tout de suite désaxé par une langue chahutée entre trop et pas assez, entre l’enfance et l’ellipse, « parler ça se dé...
Naissance du Tout-femme
La rencontre entre la poète de Croquis-Démolition1 et de Ceux du lointain2, Patricia Cottron-Daubigné, avec l’artiste Mélissa Fries, qui revendique « rest[er] à l’écoute des convulsions du réel », ...
À visage découvert
Le livre comporte deux suites de poèmes constitués de rectangles sans points ni majuscules. Cette parole qui se risque à découvert est un flux généralement cadencé, qui parfois s’élargit et ralenti...
Dire ce qui meurt
En prose ou en vers coupés, altérés, Cédric Demangeot livre dans Le Poudroiement des conclusions une lente interrogation sur le sens et le non-sens de la poésie.
Organisé en cinq parties de longue...
Une année exemplaire
La quatrième de couverture annonce un « journal en poèmes, élaboré à partir de l’ordre des jours. Les expériences sensibles […] y sont tissées dans une durée spécifique, sans hiérarchie aucune ». L...
Giclées de mots
Il y a presque quarante ans paraissait ce livre dont rendait compte Luc Pinhas dans La Quinzaine littéraire. Il distinguait alors l’« entreprise romanesque » d’Eugène Savitzkaya, d’un « abord ironi...
Sur le front
Dans une vie précédente, Joseph Ponthus fut éducateur de rue. Il a raconté dans Nous… la cité son action auprès de quelques jeunes gens et témoigné de leur vie en les aidant à écrire et en contextu...
Nostalgie du désir
Dans Ghost Dance, de Ken McMullen, en 1983, Pascale Ogier interroge Jacques Derrida : croit-il aux fantômes ? Le philosophe répond : « Ici le fantôme, c’est moi. » Et encore : « Le cinéma, quand on...
Bords extrêmes
Pour entendre Caroline Sagot Duvauroux, il faut accepter d’être constamment décentré : de la syntaxe, de la logique attendues. Son écriture désarme par utilisation constante de la marge. Dès les pr...
« Galets dans la gorge »
Une « neige d’avril », tardive et miraculeuse, est entrée dans le poème, celle d’une rose, au nom singulier, qui dès le début du livre évoque le printemps qui fleurit, sans faire oublier l’hiver qu...
Mille et un jours
Le livre est publié par les jeunes éditions Le Ballet Royal, qui se spécialisent dans les textes destinés à la scène. Il s’agit d’un livret-poème écrit pour un « opératorio » composé par Gualtiero ...
Chemin de l’ombre
Jean-Louis GiovannoniL’air cicatrise viteÉditions Unes, 2019, 64 p., 16 €
Avec L’air cicatrise vite de Jean-Louis Giovannoni, la résistance à la disparition se double d’une interrogation constant...
Et après ?
Le titre au futur interroge. S’agit-il d’une promesse ou d’un espoir ? Ces jours sont-ils ceux de l’absence crainte puis réalisée et dite dans les poèmes ? Ce serait alors plutôt apophétie que prop...
Libres déviations
Le titre surprend doublement : d’abord une simple indication de forme. On pense au nom originel donné par Apollinaire à ses calligrammes : « idéogrammes lyriques ». Mais, par une sorte d’anagramme ...
Frère humain
Le titre du livre est emprunté à une phrase de l’Ecclésiaste : « Ayant vu, en effet, toutes les choses qui se font sous le soleil, je n’y trouvai que vanité et pâture de vent
« Le grand fleuve Diversité ». Entretien avec Yves di Manno
Isabelle Lévesque : Yves di Manno, vous êtes bien placé pour nous dire comment vivent les poètes d’aujourd’hui. Vivent-ils de la poésie, de leur poésie ? Combien d’exemplaires un auteur de la colle...
« L’âge du troc et de la contrebande ». Entretien avec Christophe Manon
Isabelle Lévesque : Vous êtes écrivain et poète. Exercez-vous une autre activité ? Est-il possible de vivre de la poésie ?
Christophe Manon : Il m’arrive bien sûr d’exercer d’autres activités. To...
Pour une poésie qui chante. Entretien avec Michel Collot
Isabelle Lévesque : Tout au long du livre, vous évoquez une véritable guerre entre « lyriques » d’une part et « textualistes » ou « littéralistes » d’autre part. Selon vous, ce sont ces derniers qu...
La pierre, le poème et la tourbière
On entre dans le texte par des vers en escalier, dirait-on, comme on descendrait dans le puits d’une vie après qu’elle a été couverte de terre, descente ponctuée de mots qui se dupliquent pour assé...
Vers la plénitude
L’auteur du célèbre Pain noir, résistant membre du comité de rédaction de la revue Fontaine pendant la guerre, avocat des humbles, défenseur des écrivains emprisonnés ou dissidents à la tête du PEN...
Ce qui reste
On connaît l’intérêt d’Olivier Barbarant pour Aragon – dont il a édité l’œuvre poétique dans la collection de la Pléiade –, Apollinaire, Colette, Claudel ou Racine. C’est ici la pensée de Vladimir ...