Will Self, écrivain, journaliste et professeur d'études contemporaines à Brunei University (Londres). Son dernier roman : Parapluie (L'Olivier, 406 p., 24 €). Savré défi pour le traducteur (Bernard Hœpffner) que cette œuvre pleine de références (des chansons anglaises des sixties aux auteurs emblématiques comme Shakespeare et Lewis Carroll) et de jeux de mots, sans compter toute la palette des registres et des accents. « On n'a pas reproché à Monet d'utiliser trop de couleurs, que je sache », aurait répondu Self à un journaliste l'interrogeant sur cette richesse lexicale. Les temporalités ne sont pas moins complexes : il est question d'un immense hôpial psychiatrique londonien où croupit une femme âgée, Audrey Death, de ses frères Albert et Stanley, du psychiatre qui réfléchit à un nouveau traitement, le tout conjugué au passé, au présent et au futur d'un bout à l'autre du XXe siècle, de tranchées en terrains de golf, d'usines en couloirs d'hôpital.
Sophie Ehrsam : Il y a dans Parapluie de nombreux aspects liés au temps, mais aussi à l’espace, étant donné l’importance de la ville de Londres et de son évolution, ce qui n’est pas surprenant de la part d’un arpenteur notoire comme vous. Est-ce que la marche influence votre écriture ?
Will Self : En tant que lecteur, je trouve que cela se sent quand un écrivain décrit ou met en scène un lieu qu’il ne connaît pas physiquement. Comme romancier, j’ai l’habitude de parler de mes œuvres bien après leur création, mais je me souvi...
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