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Ça se détraque chez les kratts

Dès le début, les promesses du sous-titre sont tenues. Il s’agit bien d’une chronique, qui commence un 1er novembre, chronique écrite par un narrateur talentueux et facétieux, et l’univers dans lequel nous sommes plongés semble bien faire état de quelques dérèglements, ou « détraquements ». Les kratts n’y sont pas pour rien, mais sans l’homme ils n’existeraient pas. Les villageois dont on va suivre les pérégrinations pendant un mois font toute la saveur de ce conte délirant et enjoué, qui livre pourtant une vision très noire de l’humanité. Le lecteur est sur la corde raide, entre franche rigolade et inquiétude métaphysique.
Andrus Kivirähk
Les groseilles de novembre (Chronique de quelques détraquements dans la contrée des kratts)

C’est donc au cœur de l’automne que se déroule cette chronique au pays des kratts. Un village estonien reculé, sans doute au XIXe siècle, un climat difficile (le temps qu’il fait est mentionné chaque jour de la chronique : pluie froide, neige fondue, boue, froid glacial), une vie misérable où l’on manque de tout. Pour autant, rien de pathétique ni de larmoyant. Peut-être grâce aux kratts ? Qui sont-ils ?


On pourrait très rapidement les définir comme des automates, construits par les hommes et destinés à les servir, mais doués d’une âme grâce à un pacte p...

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