Karen Köhler, la douce-amère

Rien d’étonnant à ce que Karen Köhler ait choisi d’effectuer ses premiers pas hors scène avec un recueil de nouvelles : genre fortuné outre-Rhin, la nouvelle allemande s’inscrit dans le généreux sillage engagé par Goethe avec ses Entretiens d’émigrés allemands – qui, loin de constituer un territoire narratif secondaire prospérant à l’ombre du genre romanesque, s’est depuis enrichi de nouvellistes considérables : c’est indéniablement la forme maîtresse des œuvres narratives de Kleist, Hoffmann, Schnitzler ou Zweig.

Karen Köhler vient prolonger ce lignage prestigieux sur l...