László Krasznahorkai est un des grands écrivains hongrois contemporains (il a obtenu le prix Kossuth en 2004), traduit dans de nombreuses langues, auteur de romans et de nouvelles, mais aussi scénariste, puisqu’il travaille régulièrement avec Béla Tarr, pour l’adaptation de certains de ses textes ou pour l’écriture de scénarios comme "Le Cheval de Turin", qui a obtenu l’Ours d’argent à Berlin en 2011. Le livre, l’œuvre devrions nous dire, dont le lecteur français prend connaissance cet automne, "Guerre et guerre", a été publié en Hongrie en 1999. Le roman se situe dans la veine d’un "Tango de Satan", ou de "La Mélancolie de la résistance", prose labyrinthique, prophétique et déchaînée, qui se distingue du récent "Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par des chemins, à l’est par un cours d’eau". C’est Joëlle Dufeuilly qui traduit Krasznahorkai pour le lecteur français, et nous ne pouvons qu’admirer son travail qui nous permet de goûter dans toute son intensité la prose si particulière de l’écrivain hongrois.
Guerre et guerre. La venue d’Isaïe
Un homme, Korim, après avoir découvert un manuscrit mystérieux, s’acharne à en partager l’essentiel, tout en le transcrivant à l’illusoire éternité d’internet. Voilà comment on pourrait résumer l’intrigue de ce livre absolument impossible à résumer ! Un mot tout d’abord du dispositif éditorial, particulièrement original. Le lecteur aura pu voir chez son libraire, depuis la fin de l’été, cette lettre expédiée par László Krasznahorkai lui-même, domicilié chez Cambourakis, lettre qui a pour titre La Venue d’Isaïe, et que l’auteur adresse au « cher lecteur solitaire, fatigué, se...
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